Depuis plusieurs mois, la Chine semble dominer le monde des voitures électriques. C’est vrai à bien des égards, comme pour les batteries, les systèmes multimédias embarqués ou encore les équipements de conduite autonome qui, l’air de rien, dépassent souvent ceux des meilleurs – comprenez Tesla. Cela dit, ce n’est pas parce que la Chine semble avoir le lead aujourd’hui que des retournements de situation ne sont pas possibles. La preuve avec le nouveau capteur de température eRTS dévoilé par l’équipementier allemand Continental qui annonce de profondes modifications dans l’écosystème de la voiture à accumulateur.
Un capteur de température ? D’accord, ça n’a l’air de rien. Mais attendez la suite : cet outil miniature permet une lecture directe, donc en temps réel, de la température du rotor au sein des moteurs électriques, ce qui met fin aux approximations qui régnaient jusqu’ici. En effet, jusqu'à maintenant, les constructeurs devaient se contenter de capteurs plus éloignés et qui opéraient des déductions assez peu précises basées à la fois sur des relevés du stator et sur les estimations climatiques. La marge d’erreur atteignait parfois 15°C, ce qui forçait les ingénieurs à surdimensionner les systèmes de refroidissement et à recourir massivement aux terres rares pour assurer la résilience des aimants permanents.

Mais grâce à eRTS, cette incertitude est réduite à 3°C. Le gain de précision n’est pas anodin : il permet d’optimiser les performances des moteurs tout en limitant les excès de matériaux critiques, particulièrement ceux aux implications écologiques et géopolitiques majeures. Cette annonce arrive donc à point nommé à l’heure où la Chine limite ses exportations de terres rares pour garder son emprise.
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Une architecture inédite
Le système eRTS est composé de deux éléments complémentaires : un microcapteur sans fil baptisé « Mote » qui est installé au plus près de l’aimant et un transducteur filaire relié à l’unité de contrôle de l’onduleur. Ensemble, ils offrent une cartographie thermique d’une finesse inégalée. Cette innovation est destinée principalement aux moteurs à aimants permanents qui sont justement très répandus dans l’industrie automobile et elle ne concerne pas les moteurs à rotor bobiné – comme ceux de Renault ou certains modèles Tesla – qui n’utilisent pas de terres rares.

Cette avancée technique ouvre des perspectives inédites en matière de conception. Car avec elle, les ingénieurs pourront ajuster avec plus de liberté la puissance des moteurs sans craindre de dépasser les seuils thermiques critiques. Cela se traduit non seulement par des véhicules plus efficaces, mais aussi par un allègement des contraintes techniques sur l’ensemble du système de propulsion.
L’arrivée de cette technologie pourrait marquer un tournant dans l’évolution des chaînes de traction électrique. En réduisant les marges de sécurité inutiles, les constructeurs peuvent concevoir des moteurs plus puissants, sans alourdir leur poids ni compromettre la longévité. Chaque gain de performance se répercute sur l’autonomie et, bien entendu, sur les coûts de production. Oui, l’Europe a encore des cartes à jouer.
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