D’emblée, la sixième génération de Micra marque la rupture avec les modèles qui l’ont précédé. Pour la première fois en plus de 40 ans, le modèle sera exclusivement électrique. Il n’y aura donc pas de proposition hybride et encore moins de moteur thermique. Nissan souhaite donc faire définitivement table rase en adoptant aussi la plate-forme AmpR Small utilisée par la Renault 5. Les ambitions sont affichées : prendre un ticket pour l’avenir et revenir en force sur le marché toujours prisé des citadines – désormais électriques – abordables.
La nouvelle Micra et la R5 ont beaucoup en commun. Elles utilisent le même châssis, les mêmes batteries – 40 kWh, 120 ch pour une autonomie de 310 km ou 52 kWh, 150 ch pour 408 km – et même le même système d'infodivertissement qui fonctionne sous le système d’exploitation Android Automotive de Google. Cette mise en commun est nécessaire, car, pour Nissan, c’est la seule manière de pouvoir rebondir face aux difficultés.
Pas d'ingénierie « maison »
Le design du modèle trahit aussi la filiation avec la R5, mais le simple copié/collé a heureusement pu être évité. En effet, alors que Mitsubishi se contente de coller son logo sur les carrosseries de Renault comme avec la Colt ou l'ASX, Nissan a consenti plus d'efforts, même si le département du style avoue avoir du se battre pour arriver à ses fins.

Publicité – continuez à lire ci-dessous
Le design extérieur de la nouvelle Micra présente donc une vraie personnalité. Car, finalement, seuls les vitres, le toit et les rétroviseurs sont identiques à ceux de la Renault 5. Le reste – les phares ronds ou la « Gelato Scoop Line » imprimée sur les flancs – est une création originale. Le look fait clairement référence au modèle de troisième génération (2002) qui arborait une face avant plutôt amusante et qui évoquait celle d’un crossover.
Cela dit, c’est surtout la signature lumineuse de Nissan qui doit être reconnue comme telle, car il n’est pas prévu que les deux modèles se cannibalisent l’un l’autre. Arnaud Charpentier, responsable du marketing Europe de Nissan, l'a d’ailleurs expliqué : « La Renault 5 s'adresse surtout aux Français nostalgiques et la Micra devra séduire un public beaucoup plus large ».
Le mont Fuji
À l'intérieur toutefois, les différences entre la Micra et la R5 sont minimes. Les deux voitures partagent le même tableau de bord, les écrans et la plupart des commandes. À part quelques détails – comme le logo Nissan sur le volant et la représentation du mont Fuji sur la console centrale –, on a tout de suite compris qui a la paternité du véhicule. Cela dit, le fait que l’habitacle soit similaire à celui de la R5 n’est pas une insulte, car le design est réussi et les fonctionnalités réfléchies. Mais ici encore, la personnalité n’est donc pas au rendez-vous. C’est un simple constat. Et à ça se comprend : la planche de bord est un des éléments les plus chers à réaliser dans une voiture.

Si le freinage régénératif réglable via les palettes au volant est propre aux véhicules de chez Renault, la fonction « e-Pedal » pour la conduite à une seule pédale – et dont la Renault 5 est dépourvue – est un trait réservé à la Micra. Les caractéristiques de recharge sont bien entendu identiques à celles de la cousine française : jusqu'à 100 kW pour la batterie de grosse capacité et 80 kW pour celle de plus modeste capacité, soit un temps de charge de 30 minutes pour récupérer de 15 à 80% du pack.
Les prix officiels ne sont pas encore connus, pas plus que la politique d'équipement. Mais on peut supposer que ceux-ci seront légèrement supérieurs à ceux de la Renault 5, ce qui permettra à Nissan de se positionner plus haut sur le marché. Est-ce toutefois un bon plan pour reconquérir les masses ? On ne sait toutefois pas encore si la Micra sera aussi proposée dans une version dépouillée destinée à casser les prix comme la R5 (40 kWh, 90 ch). Et on ne sait pas non plus le modèle connaîtra des versions sportives Nismo où si ces déclinaisons resteront la chasse gardée de Renault qui a un héritage à défendre en la matière (il suffit de penser à la R5 Turbo). Quoi qu’il en soit, l’avenir de Nissan repose en grande partie sur cette Micra, comme sur les deux autres modèles électriques prévus d’ici 2027, soit la nouvelle Leaf et le nouveau Juke. L’avenir nous dira si ce plan permettra au Japonais de sortir du marasme.
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be