Et si la sécurité d’une automobile ne se mesurait pas uniquement au nombre de capteurs embarqués ? À contre-courant des tendances actuelles, Leapmotor, constructeur chinois fraîchement arrivé sur le marché européen (et associé à Stellantis), propose une autre vision de la technologie embarquée, quitte à créer la polémique. Francesco Giacalone, responsable marketing Europe de la marque, a récemment déclaré qu’il serait prêt à faire une croix sur une note maximale à l’Euro NCAP pour préserver l’essence d’une conduite apaisée.
Son constat est sans appel : les systèmes d’aide à la conduite (ADAS), pourtant censés renforcer la sécurité, deviennent souvent une source de distraction, voire d’agacement pour les conducteurs. Dans un entretien accordé à Auto Express, il admet que ces dispositifs sont parfois plus gênants qu’utiles. « Peut-être faut-il sacrifier une étoile pour livrer un produit vraiment utile au client », avance-t-il, en écho à une frustration de plus en plus partagée chez les automobilistes.

La sécurité, un algorithme ?
Soyons clairs : Leapmotor ne milite pas pour une suppression des technologies de sécurité actives, dont certaines sont d’ailleurs légalement obligatoires en Europe. Mais Giacalone propose que l’utilisateur puisse choisir lui-même les systèmes activés par défaut à chaque démarrage. Une position pour le moins audacieuse – mais clairement partagée par de nombreux automobilistes – à l’heure où l’Union impose de série le freinage d’urgence, l’assistant de maintien de la voie ou encore l’alerte de dépassement de la limite de vitesse.
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La revendication de Leapmotor ? Redonner du contrôle au conducteur et cela plus facilement. Car, contrairement à certains concurrents qui imposent des interfaces complexes pour désactiver les aides électroniques, Leapmotor annonce que ses ingénieurs et développeurs travaillent constamment à la simplification de l’interface de bord en fonction des retours des utilisateurs. Et pour ce qui est des aides à la conduite, ça a déjà été fait : après des critiques reçues à propos de l’interface du modèle C10 en septembre 2024, Leapmotor a développé une mise à jour en six semaines pour rendre plus accessibles les options de désactivation des aides à la conduite via un nouveau centre de contrôle simplifié.

On est d'accord !
On ne va pas se mentir : la sortie de Leapmotor est à saluer. Car beaucoup d’automobilistes – comme votre serviteur – estiment qu’une partie des aides à la conduite ne font que polluer la conduite quand elles ne la rendent pas plus dangereuse, puisqu’il faut parfois se battre littéralement au volant contre plusieurs dispositifs qui évaluent mal la situation. Certes, dans certains cas, ces aides peuvent aider, voire sauver des vies. Mais il faut bien avouer que la chose a été poussée à son paroxysme.
Alors, Leapmotor est-il le seul constructeur courageux qui ose dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas ? Pas tout à fait. Car le constructeur ne prend pas beaucoup de risques et il anticipe aussi quelque part la nouvelle réglementation de l’Euro NCAP qui prévoit justement d’évaluer les véhicules sur l’accessibilité des commandes essentielles. Cette évaluation devrait entrer en vigueur dès 2026. En outre, certains autres constructeurs prennent aussi les mesures, mais sans le crier sur tous les toits. Comme Renault qui propose sur certains de ses nouveaux véhicules (Captur notamment) un bouton de préférence qui permet de calibrer les aides à la conduite souhaitée ou pas. Mais la sortie est justifiée et légitime. Car oui, trop d’aides à la conduite tuent les aides à la conduite. Et la conduite tout court du reste.
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