Les automobilistes belges le savent : ils sont de plus en plus traqués par les nouvelles technologies et en particulier par les radars-tronçons qui sont toujours plus nombreux sur nos routes. Ceux-ci ont d’abord été installés sur les autoroutes (en particulier sur l’E40 vers la cote), mais vu leur caractère prolifique en termes d’amendes routières, ce sont désormais les localités qui en installent, plus visiblement par préoccupation de remplir les caisses communales que d’amélioration de la sécurité routière.
Sauf que sur le terrain la réalité semble être toute autre pour les exploitants de radars-tronçons pilotés par caméras ANPR. En effet, on apprend que depuis mai 2023 – ça ne date donc pas d’hier –, aucune nouvelle caméra ANPR n’a pu être connectée à la base de données nationale des plaques d'immatriculation. Impossible donc d’obtenir (facilement) les informations nécessaires à l’identification du véhicule et donc du conducteur en vue d’une verbalisation. Cette base de données devait pouvoir rassembler les demandes d’information de plus de 10.000 caméras ANPR installées dans la foulée des attentats terroristes qui ont secoué la Belgique il y a quelques années.

Quel est le problème ?
Cette base de données a été mise en place en 2018, mais il se trouve qu’elle ne fonctionne toujours pas. Un gros bug politique donc mis au jour par un député parlementaire qui interrogeait le ministre de l'Intérieur, Bernard Quintin (MR). Ce dernier n’a pas su répondre aux questions, lâchant laconiquement qu’il y avait des problèmes techniques qui font que les images ne sont plus enregistrées. Un comble !
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Pire : seules 70 des 178 zones de police belges sont connectées à cette base de données, car le système est aussi surchargé. Il n’accepte donc plus les nouvelles connexions en raison des problèmes de stabilité. Au total, le dispositif n’aurait donc qu’une capacité de connexion de 2.000 caméras ANPR, loin des 10.000 souhaitées au départ.

Des radars inopérants ?
Manifestement, on ne compte plus les mises à jour problématiques et les nombreuses déconnexions nécessaires à la relance du système. Si cette situation pose un sérieux problème en matière de sécurité nationale (puisqu’on ne peut pas surveiller ce qui devrait l’être), elle possède aussi une incidence sur le fonctionnement des radars-tronçons. En toute logique, une partie non négligeable des tronçons surveillés ne peuvent plus puiser les informations nécessaires à la verbalisation, ce qui entraîne un manque à gagner au niveau des amendes, a confié un responsable du Comité permanent des polices locales. Cette sortie en dit long sur la fonction première envisagée par les localités pour les radars-tronçons. Les propos sont clairs : il s’agit de faire de l’argent et pas du tout de s’occuper de sécurité routière... Or, ces radars devraient plutôt être là pour surveiller les comportements excessifs et poursuivre les grands récidivistes. C’est aussi une question de sécurité !

Que va-t-il se passer maintenant que ce problème est connu de tous ? Il aurait du être réglé lors de ce premier semestre de 2025, mais le ministère de l’Intérieur évoque à présent le laps de temps de 2 ans... Entretemps, les zones de police s’organisent et ont développé un système bis, du moins en Flandre à partir de la zone de police d’Anvers qui autorise 10.000 caméras de surveillance. Ce système a été proposé au gouvernement fédéral qui statue encore sur sa validité pour continuer à le gérer (car la gestion lui revient). L’ancien système pourrait alors être allégé et ne plus piloter que les radars-tronçons... Encore une histoire bien belge et qui pose peut-être aussi des questions en termes de législation. Cette base de données bis est-elle reconnue par la loi et validée pour délivrer les informations pour dresser les amendes ? Personne n’en parle...
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