Tous les automobilistes sont tentés de rouler parfois légèrement au-dessus des limitations de vitesse. Et sciemment. C’est particulièrement le cas lorsqu’on effectue un long trajet pour gagner un peu de temps. En outre, la démarche semble d’autant plus naturelle que les compteurs de vitesse des véhicules sont conçus pour ne jamais sous-estimer la vitesse réelle.
De ce fait, ils affichent toujours une surestimation, généralement compris entre 5 à 10%, ce qui permet d’éviter que les conducteurs ne roulent plus vite qu'ils ne le pensent. Ainsi, si le compteur affiche 120 km/h, la vitesse réelle est probablement plus proche de 115 km/h. Cela dit, cette marge est aussi influencée par divers facteurs tels que l'usure des pneus, leur pression, la température ambiante et même l'accélération du véhicule. Il est en outre évident que la surestimation n'est pas uniforme et qu’elle varie donc d'un véhicule à l'autre.
Radars, des tolérances variables
En Belgique, les radars appliquent une marge de tolérance pour compenser les potentielles imprécisions de mesure. Pour les vitesses inférieures à 100 km/h, la tolérance est de 6 km/h, et au-delà, elle est de 6% de la vitesse mesurée. Ainsi, sur une route limitée à 90 km/h, un radar ne flashera pas si la vitesse mesurée est inférieure à 96 km/h. Et sur une autoroute, on pourrait croiser à jusqu’à 129 km/h sans être théoriquement inquiété. Auparavant, certaines régions appliquaient des tolérances différentes, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui et sur les autoroutes nationales et les routes régionales, cette tolérance est la même partout. Seules certaines localités appliquent parfois des tolérances « zéro ». Ça existe.
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Comment vérifier ?
Comment peut-on vérifier sa vitesse réelle ? La chose est simple : il suffit d’utiliser une application GPS type Waze ou Google Maps. Lorsqu’on programme une destination, la vitesse réelle s’affiche sur l’écran, ce qui permet de pouvoir évaluer l’erreur compteur. C’est aussi possible avec un boîtier Coyote. Certes, avec ces applications, on ne peut pas encore parler de vitesse réelle, mais celle renseignée est déjà nettement plus proche de la réalité, car elles se basent sur la position géographique et le temps écoulé entre deux points. La précision peut toutefois être affectée par la qualité du signal satellite, notamment dans les zones à forte densité urbaine et dans les tunnels où le signal ne passe pas.
Quel risque ?
Dès lors, quel risque prend-on lorsqu’on roule 10 km/h au-dessus de la vitesse maximale autorisée ? Car, finalement, avec les tolérances (ou les erreurs) des compteurs ou des radars, on pourrait passer systématiquement entre les mailles du filet. En fait, le risque existe et il sera plus élevé sur certains véhicules que sur d’autres. En effet, certains compteurs peuvent être très proches de la précision. C’est le cas des Volkswagen ou des Audi par exemple où l’erreur n’est que de 2 km/h environ à 120 km/h. Rouler à 130 km/h « compteur » donnerait alors une vitesse de 128 km/h, ce qui permettrait théoriquement d’éviter les radars. Sauf que le relief joue aussi et qu’en descente par exemple, il faut parfois plusieurs secondes, voire centaines de mètres pour qu’un régulateur constate une survitesse et freine le véhicule. Un laps de temps qui peut s’avérer fatal.
En toute logique, rouler 10 km/h plus vite lorsque la limitation est inférieure à 100 km/h est à déconseiller, puisqu'on sera systématiquement au-dessus de la tolérance.
Rappelons qu’en 2024, 93% des infractions liées à la vitesse étaient des petits excès de vitesse (moins de 10 km/h). Ce qui signifie qu’en Belgique, on se fait tout de même flasher pour pas grande chose. Et c’est toujours dommage de perdre de l’argent...
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