La sécurité et les voitures anciennes : 5 erreurs classiques à éviter !    

1. Considérer le contrôle technique comme une corvée dont on se passerait bien

La réglementation du contrôle technique vis-à-vis des voitures immatriculées en plaques « O » est certes plus souple que pour les voitures modernes, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle soit à prendre à la légère ! Pour rappel, et dans les grandes lignes, les voitures âgées de 30 à 50 ans sont convoquées tous les 2 ans, et celles de plus de 50 ans tous les 5 ans, sauf en Wallonie où elles sont dispensées de contrôle technique.

« À 60 euros environ le passage au contrôle technique, on peut considérer cet examen complet des organes de sécurité comme très bon marché ! Faites un check-up similaire chez un spécialiste et il vous en coûtera nettement plus. Partant du principe que la sécurité est primordiale, je recommande, surtout pour les véhicules qui en sont dispensés et pour les propriétaires effectuant eux-mêmes l’entretien, de faire un ‘état des lieux’ dans une station qui accepte ce genre de formule. Cela permet de dresser un bilan de santé à très bon prix ! », précise Maxime Slegers, du garage SLG Classic Cars.

2. Un entretien qui se limite à une vidange

« Bien plus encore que la simple vidange avec le remplacement des filtres, c’est l’examen de la voiture et de ses organes de sécurité qui importe. Pour moi, un entretien annuel avec analyse du véhicule est chaudement recommandé, même si la voiture ne doit pas se présenter au contrôle technique ! », ajoute Maxime. « À part le banc de suspension que peu d’ateliers possèdent, on peut faire un examen en atelier qui se rapproche très fortement du contrôle technique, tout en procédant à l’entretien des divers organes mécaniques. »

3. Se tromper de priorité

Cela peut sembler assez surréaliste, mais il s’agit pourtant d’un phénomène récurrent. Plusieurs professionnels interrogés nous font part de leur étonnement face à des clients qui viennent pour refaire une sellerie ou boucher un trou dans une capote, alors que le véhicule présente de grosses carences sécuritaires, « comme une fuite d’essence sur l’échappement ou un circuit électrique bricolé » ! Bref, avant de vider votre budget dans une nouvelle moquette, assurez-vous que la voiture soit bien en parfait état mécanique ! D’autant que le budget n’est pas forcément aussi démentiel qu’on pourrait le penser : « Refaire un circuit électrique sur une petite voiture des années 60, ça peut coûter environ 2.000 euros, une somme importante, mais à relativiser : une fois refait, le circuit est fiabilisé pour longtemps et la sécurité y gagne ! Et refaire une sellerie ne sera pas plus économique… »

4. Des améliorations pas forcément utiles

Votre voiture ne freine pas ? Avant de procéder à l’amélioration du système avec des disques format XXL et des étriers débordant de pistons, assurez-vous que le système d’origine fonctionne ! « J’ai des clients qui se plaignent du freinage de leur voiture et qui me demandent de remplacer leurs tambours de frein par des disques. C’est une modification assez lourde et onéreuse ! Et pas forcément indispensable : il se peut que leur système soit défaillant et qu’une seule roue ne freine réellement… Dans ce cas, je préfère remettre la voiture en état d’origine, mais sans passer par la case modification, surtout si le système d’origine est efficace », rapporte Maxime. En revanche, notre pro rappelle un élément important : « De nombreuses voitures anciennes sont dénuées d’assistance au freinage : l’effort à la pédale est donc important ! Si le conducteur trouve cela inconfortable et peu sécurisant, on peut alors monter un servofrein. »

5. Négliger ses pneus

C’est le seul élément qui vous relie à la route ! Alors bien sûr, on effectue les contrôles d’usage : sont-ils craquelés, durs, lisses, trop vieux ? À ce sujet, un véhicule ancien roulant peu, c’est souvent l’âge qui poussera les pneus vers la retraite… Un facteur à garder en tête : vos pneus ont peut-être encore de jolies rainures, mais leur âge les a peut-être rendus secs !

« Attention aussi aux pneus que vous choisissez », prévient Maxime. « Les pneus actuels sont très carrés, car les voitures modernes gardent les pneus bien perpendiculaires à la route. Or, sur de nombreuses voitures anciennes, les pneus doivent travailler sur les flancs. Plutôt que d’opter pour un pneu de grande série, je conseille donc une reproduction d’un modèle ancien, réalisée avec des technologies et des matériaux modernes. Certes, ce n’est pas donné, mais ils permettent non seulement de garder le look classique, mais aussi et surtout de fonctionner sous d’autres contraintes que les pneus traditionnels ! » Nous y reviendrons.

Maxime relève enfin un détail de grande importance : « la tenue de route ne se résume pas qu’aux pneus : ce sont aussi des amortisseurs, des ressorts, des rotules, des fusées, des axes, des caoutchoucs, une crémaillère, et bien entendu, tout un système de freinage qui doivent être en bon état. »

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